Luna Rossa Prada Pirelli termine invaincue le Round Robin d’ouverture
C’est un premier tour de manivelle très important qui vient de se conclure à la Louis Vuitton Cup. Avec la fin de la journée de régates d’aujourd’hui, tous les prétendants à la Coupe de l’America ont en effet couru les uns contre les autres au moins une fois.
Quatre jours de régates intenses qui, d’une part, nous ont permis d’évaluer les performances de toutes les équipes, et d’autre part, ont attribué des points valides, voire cruciaux, pour la détermination des participants aux demi-finales. Celles-ci verront les quatre équipes ayant obtenu les scores les plus élevés s’affronter selon la formule de l’élimination directe.
Et c’est précisément avec le match qui vient de se terminer il y a quelques heures que Luna Rossa Prada Pirelli, invaincue jusqu’à présent, mène un classement très important avec un point d’avance sur son premier poursuivant : Ineos Britannia.
Décevante encore aujourd’hui, la performance d’Alinghi Red Bull Racing, qui a encore beaucoup de mal à atteindre le niveau de performance des équipes concurrentes. Avec les Français de l’Orient Express Racing Team, ils font partie du groupe de bateaux qui doit encore combler un écart de performance assez évident.
Entre Luna Rossa Prada Pirelli, NYYC American Magic et Ineos Britannia, en revanche, la marge est très étroite et, à mon avis, basée principalement sur les polaires des différents bateaux, c’est-à-dire sur leur capacité à exprimer le VMG en fonction de la force du vent.
Une autre impression, tout à fait personnelle, est que Luna Rossa Prada Pirelli pourrait encore améliorer ses performances par rapport à ce que nous avons vu jusqu’à présent. À plusieurs reprises, comme si l’équipage trouvait le réglage parfait, nous avons pu assister à des accélérations ou à des angles bien supérieurs à la norme. Luna Rossa Prada Pirelli est-elle en train de « doser » ses forces ? Difficile d’en être certain, mais c’est mon impression, bien que je sois clairement partial.
Bien sûr, nous sommes dans un domaine où les AC75, des voiliers de 6,5 tonnes et de près de 22 mètres, se libèrent de la traînée de l’eau en se soulevant sur leurs foils, atteignant des vitesses proches de 4 à 5 fois la vitesse du vent ! Dans un tel scénario, il est facile de comprendre comment de petites variations peuvent entraîner de grandes, voire d’immenses, différences de vitesse absolue et, évidemment, de VMG aussi.
Lors de la régate d’aujourd’hui, avec un peu plus de 8 nœuds de vent réel, Luna Rossa parvenait en effet à voler au-dessus de l’eau à plus de 35 nœuds, et lorsque Éole nous a offert brièvement 12 nœuds de vent, elle a frôlé les 45 nœuds à plusieurs reprises !
Il ne nous reste plus qu’à attendre mardi prochain pour admirer à nouveau ces magnifiques objets voler sur l’eau et s’affronter dans des régates acharnées qui, à la fin de la semaine, plus précisément dimanche prochain, conduiront à l’élimination de l’une des équipes.